La vie au monastère

Vivre ensemble dans un monastère…
Pourquoi ? Pour Qui ?

 

Chercher Dieu en toute chose. Telle est la vocation de tout chrétien !

Pour le moine et la moniale,

cette quête de Dieu se vit dans le silence du cloître.

« Ecoute !… »

C’est le premier mot de la Règle de vie de St Benoît.

Nous choisissons de faire silence afin d’écouter Dieu parler au coeur,
afin de mettre tout notre être dans cette disposition intérieure.

Dans le silence et la solitude du monastère,
c’est la vie toute entière qui est tendue vers la recherche de Dieu :
En fait, il s’agit davantage de la rencontre de deux désirs ;
car Dieu cherche l’homme bien plus que l’homme cherche Dieu !

Ainsi, dans la vie monastique,
notre recherche de Dieu est caractérisée par la radicalité :

« Vivre à Dieu seul et se tenir en sa présence, tout quitter pour atteindre la paix. »

 

(Hymne pour la fête de St Benoît)

Les Offices

Le temps monastique est vécu au rythme des Offices, temps de prière communautaire, qui nous rassemblent à l’église sept fois par jour, depuis les Vigiles de la nuit jusqu’aux Complies du soir. Prière d’Église, l’office est un chant de louange pour les merveilles de Dieu. « Louez Dieu pour ses actions éclatantes ! » (Ps 150)

Œuvre de Dieu, œuvre pour Dieu : écoute et parole… Un jeu de dialogue s’instaure entre Dieu et sa créature. Au cœur de l’office, la Parole de Dieu nourrit et façonne la communauté. Par sa Parole, Dieu continue de se révéler à chacun. Il s’agit de faire silence pour écouter et entendre et écouter le murmure de l’Esprit à l’ œuvre dans le secret des cœurs.

Par la prière des Psaumes (poèmes de la Bible), c’est toute l’histoire de la Révélation divine que nous chantons. Par eux, nous entrons dans la prière de Jésus Christ, dans son attente, son désir, sa foi, sa paix et sa joie… mais également dans ses peines et ses combats… qui sont aussi les nôtres !

L’office est aussi prise de parole, prière. Faisant écho à la Parole reçue, notre prière s’élève devant Dieu, dans un chant de louange ou d’action de grâce, dans le cri d’une supplication, ou dans une intercession pour tous les hommes nos frères.

Ainsi, à l’office, c’est la vie de tous les hommes que nous portons avec nous. Car la prière est toujours communion.

La Lectio divina : se nourrir de la Parole de Dieu

Chercher Dieu, c’est aussi se nourrir chaque jour de la Parole de Dieu, la lire, l’écouter résonner au cœur, la méditer, la ruminer, la goûter… afin de trouver Dieu dans la prière et la contemplation : c’est la Lectio Divina.

Vivante est la Parole dans laquelle Dieu se donne à connaître et à reconnaître. Elle habite le cœur et le purifie, elle le conduit sur un chemin de conversion, afin de ramener tout l’être à la ressemblance de Celui qui appelle à vivre de son amour.

Si la Bible est le livre privilégié de la Lectio Divina, une place importante est cependant donnée à la lecture des commentaires laissés par les Pères de l’Église, nos prédécesseurs dans la foi.

L’Eucharistie

Par l’Eucharistie, l’Église fait mémoire du don d’amour de Dieu pour les hommes.

Au cœur de nos journées, elle est la source et le sommet de notre vie communautaire.Pain pour la route, elle nous conforme au Christ ressuscité.

Le Chapitre

Moniales cisterciennes, nous vivons selon la Règle de Saint Benoît. Chaque jour, nous nous rassemblons au Chapitre pour écouter ensemble une partie de cette Règle. Conformément au choix que nous avons fait en entrant au monastère, cette Règle de vie nous présente le chemin pour vivre ensemble notre suite du Christ.

Le Chapitre est l’espace d’une liturgie communautaire. Nous y écoutons les enseignements de l’abbesse (la supérieure élue par la communauté) donnant des commentaires des textes de la liturgie ou de la Règle. Nous y vivons aussi les grandes étapes de l’intégration progressive dans la communauté (prise d’habit, profession), et nous y prenons les grandes décisions communautaires.

Le travail

« Ora et labora » – « Prie et travaille », répète la tradition monastique. Afin de favoriser notre quête de Dieu dans le respect de nos sœurs, le travail est vécu dans un climat de silence. Surtout manuel, souvent simple, il est expression de la pauvreté cistercienne. Nécessaire pour assurer la subsistance de la communauté, il nous fait communier au travail des hommes et participer à l’ œuvre créatrice de Dieu.

Les repas

« Bénis-nous, Seigneur , bénis ces fruits de ta largesse et de notre travail.
Et rends-nous dignes de les partager en frères, pour la louange de ton saint Nom. »

Le repas de midi marque une pause dans la journée : pris en silence, il est un temps de partage communautaire, dans l’attention et le service des sœurs. Le matin et le soir, chacune se restaure librement. Composé de mets simples, le repas est ordinairement frugal tout en respectant les besoins de chacune.

Puisque l’homme ne vit pas seulement de pain, tandis que le pain de la table restaure notre corps, une lecture nourrit notre esprit : des biographies, des ouvrages de spiritualité, mais aussi de brefs articles de journaux donnant les principales nouvelles du monde.

« Pour la gloire de Dieu et le salut du monde »

Notre vocation première est d’être tout entières à l’écoute de Dieu. Vécue au désert, elle est aussi d’être à l’écoute du monde dans lequel nous vivons. Pour nous, notre recherche de Dieu se vit au milieu des hommes, dans la ville de Laval, au cœur du monde. Ce sont les joies, les désirs, les combats et les peines de tous les hommes que nous portons avec nous.

Et ceci nous est rendu tangible en accueillant à l’hôtellerie ceux et celles qui veulent s’arrêter un moment pour faire silence, réfléchir, être écouté, prier.

Dans notre galerie monastique également, tout passant peut venir entendre battre le cœur de notre communauté et se laisser interroger par son espérance.
Puisse, notre présence et notre accueil, simples et discrets, être signes du don de Dieu en Jésus Christ pour l’humanité toute entière !